Maîtriser les outils d'intelligence artificielle 

Le film commence avec une voix off et un discours assez neutre sur le territoire. Les images d’illustration présentent des plans aériens, des portraits de gens dans les rues, etc. Cette première partie est intentionnellement convenue, et joue avec les codes des vidéos institutionnelles traditionnelles. Il n'y a aucune prise de risque. À ceci près que la séquence est intégralement créée à l'aide de nombreux outils d'intelligence artificielle générative. 

Le discours de la voix off a été écrit par ChatGPT, nourri des références de nos anciennes productions similaires. La voix off a été générée à l'aide d'ElevenLabs qui développe des synthèses vocales réalistes. La musique est également créée de toute pièce pour le film, avec Suno, capable de reproduire aussi bien des instruments de musique que des voix. La musique contient d'ailleurs un clin d'œil au projet car la  « chanteuse »  dit qu'elle n'existe pas. Les images ont évidemment été l'aspect le plus complexe à réaliser. Nous avons d'abord généré des images fixes avec Midjourney, qui ont ensuite été animées grâce à plusieurs outils comme Runway, Hailuo et KlingAI, qui nous permettent de créer du mouvement, d'allonger la durée des images, de jouer sur les mouvements de caméra et la lumière. Enfin, le personnage du vieux monsieur a été généré à partir d'images d'un vrai comédien que nous avons filmé en studio. À l'aide de Runway Act-One, les expressions du comédien ont été converties en indications de  « jeu »  pour l'intelligence artificielle. 

Rapidement, la voix off explicite que ces images ont été générées artificiellement, ainsi que le texte, la musique, et la voix. Le film ne critique pas l'utilisation des outils d'intelligence artificielle mais montre bien que le Grand Avignon est à la pointe quant aux nouvelles technologies. Il ne faut pas avoir peur de ces outils mais apprendre à embrasser les possibilités qu'ils offrent dans le cadre des nouvelles images et des productions de demain. Cette première séquence symbolise donc l’innovation, et le progrès. Mais le progrès n’est pas opposé au naturel. Car innover, c'est d'abord le propre des humains, et c’est bel et bien un des vecteurs forts du Grand Avignon pour 2025. 

Un riche montage de prises de vues réelles 

Dans la deuxième partie du film, c’est une véritable comédienne et un véritable comédien qui prennent le relais de la voix off artificielle. Nous avons travaillé avec une comédienne et un comédien de théâtre et de cinéma dont nous voulions un jeu particulièrement engagé et vivant, pour créer une rupture nette avec la partie du film en IA. Les images d’illustrations, toutes en prises de vues réelles cette fois, se multiplient dans un montage dynamique et créatif, plein de vie et de mouvement, dépassant les capacités de l’intelligence artificielle et symbolisant ce grain de « folie » propre aux humains. L'idée n'est pas d'opposer strictement l'IA et l'humain, mais de rappeler tout de même que les productions humaines sont plus riches, plus vivantes, parfois imparfaites mais assurément plus  « naturelles ». 

Ce montage très riche permet de présenter toutes les infrastructures et les éléments institutionnels de manière fluide et poétique. Le public comprend les messages du Grand Avignon et se sent impliqué par le rythme et l'émotion du film. Enfin, la deuxième partie du film est mise en musique par la Pena del Fuego, une fanfare locale, avec l'une de leurs compositions originales. Nous avons filmé et enregistré la fanfare en live dans les rues d'Avignon, attirant les curieux et les curieuses. Nous avons choisi d'intégrer une fanfare dans le film car c'est selon nous l'une des formes musicales les plus  « humaines », festive et authentique, qui s'oppose intelligemment à la musique générée artificiellement dans la première partie.